Aller au contenu

Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II

Une jeune fille de dix-neuf ans, avec ses cheveux bruns déroulés sur ses épaules nues, et les bras tendus en avant, s’élança dans la confiserie ; ayant aperçu Sanine, elle courut à lui, le saisit par la main et l’entraîna, criant d’une voix haletante :

— Venez vite, par ici, venez à son secours !

Le saisissement de Sanine ne lui permit pas de répondre aussitôt à cet appel, il resta cloué à la même place.

Il n’avait jamais vu une telle beauté.

La jeune fille se tourna de nouveau vers lui et lui dit :

— Mais venez donc, venez !

Sa voix, son regard, et le geste de sa main