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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/220

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marié depuis quatre ans et que depuis deux ans il voyageait à l’étranger avec sa femme, qu’elle faisait une cure d’eau à Wiesbaden, et que de là elle irait à Paris.

De son côté Sanine ne fut pas bavard en parlant de son passé ni de ses plans, il aborda directement le sujet qui l’intéressait entre tous — c’est-à-dire son désir de vendre ses terres.

Polosov l’écoutait sans dire un mot, jetant seulement un regard sur la porte par laquelle on devait apporter le déjeuner. Enfin le déjeuner fut servi. Le maître d’hôtel accompagné de deux garçons parut, ils portaient plusieurs plats sous de lourds couvercles d’argent.

— Ta propriété se trouve dans le gouvernement de Toula ? dit Polosov en s’asseyant à table et en passant le coin de sa serviette dans son col de chemise.

— Oui, dans le gouvernement de Toula !

— Dans le district d’Efremoff… Je connais !…

— Tu connais ma propriété d’Alexéevka ? demanda Sanine en prenant place à table.

— Je crois bien que je la connais.

Polosov porta à la bouche un morceau d’omelette aux truffes.