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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/227

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venez avec moi ; j’ai une nouvelle à vous communiquer.

Il prit Frau Lénore et Gemma par le bras et les entraîna dans la pièce voisine. Frau Lénore, inquiète, laissa échapper la mesure qu’elle tenait à la main…

Gemma, sur le point de ressentir quelque appréhension, leva les yeux sur Sanine et se rassura. Le visage du jeune homme marquait la préoccupation, mais en même temps un courage inébranlable et de la décision…

Il invita les deux femmes à s’asseoir et resta debout devant elles, gesticulant à tour de bras, s’ébouriffant les cheveux pendant qu’il leur racontait sa rencontre inopinée avec Polosov, le voyage proposé à Wiesbaden, et la perspective de pouvoir peut-être vendre ses terres.

— Comprenez-vous mon bonheur ? cria-t-il. Si mes démarches aboutissent, je ne serai pas obligé d’aller en Russie !… Nous pourrons célébrer le mariage beaucoup plus tôt que je n’avais pensé !…

— Quand devez-vous partir ? demanda Gemma.

— Aujourd’hui même, dans une heure ; mon