— Tu veux que je donne un coup de main à ta coiffure…
— Oui, oui, je t’en prie. Excusez-moi, répéta Marie Nicolaevna avec le même sourire.
Elle fit un signe de tête à Sanine, pirouetta sur elle-même et disparut dans l’autre chambre en laissant l’impression rapide mais harmonieuse d’un cou exquis, d’épaules splendides et d’une taille admirable.
Polosov se leva — et se balançant lourdement suivit sa femme dans l’autre chambre.
Sanine ne douta pas un instant que la jeune femme sût parfaitement qu’il se trouvait dans le salon du « prince Polosov », et que cette petite comédie avait été jouée à son intention, pour montrer des cheveux qui valaient d’ailleurs la peine d’être vus.
Sanine fut content de l’apparition de la jolie dame.
« Si elle a voulu m’éblouir par sa beauté, pensa-t-il, qui sait, peut-être se montrera-t-elle coulante pour l’achat de la propriété. »
Son âme était tellement remplie du souvenir de Gemma, que toutes les autres femmes lui étaient indifférentes, c’est à peine s’il les voyait,