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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/244

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Dix minutes plus tard Maria Nicolaevna apparut de nouveau avec son mari.

Elle s’approcha de Sanine… et sa démarche était si séduisante, que certains originaux… hélas ! que ces temps sont loin, — devenaient follement épris de Maria Nicolaevna rien que pour sa démarche.

« Lorsque cette femme marche à ta rencontre, on dirait que le bonheur de ta vie entre par la même porte ! » disait un de ses adorateurs.

Elle tendit la main à Sanine et lui dit de sa voix caressante et contenue :

— Vous ne vous retirerez pas avant mon retour n’est-ce pas ? Je rentrerai de bonne heure…

Sanine s’inclina respectueusement, tandis que Maria Nicolaevna disparaissait derrière la portière ; sur le seuil elle tourna la tête en arrière et sourit, et de nouveau Sanine ressentit la même impression harmonieuse qu’il avait éprouvée un moment auparavant.

Lorsque Maria Nicolaevna souriait on voyait se creuser sur chacune de ses joues non pas une, mais trois petites fossettes — et ses yeux