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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/258

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d’un instant…, savez-vous…, je suis sûre que l’acquisition de votre propriété sera pour moi une affaire avantageuse, et que nous nous entendrons sur le prix… Mais il faut me donner un peu de temps…, deux jours, pour prendre une décision… Vous pouvez supporter de rester deux jours séparé de votre fiancée ?… Je ne vous retiendrai pas un moment de plus… contre votre gré… je vous en donne ma parole… Mais si vous avez besoin immédiatement de cinq ou six mille francs… je vous les avancerai avec plaisir…

Sanine se leva.

— Je vous remercie d’abord pour votre aimable proposition de me rendre service, à moi, qui suis presque un inconnu pour vous… Mais puisque vous y tenez absolument, je préfère attendre votre décision au sujet de ma propriété… Je peux rester ici encore deux jours.

— Oui, Dmitri Pavlovitch, je le désire… Et cela vous sera pénible, très pénible ? Avouez-le-moi ?…

— Mais j’aime ma fiancée… et il ne m’est pas indifférent d’être séparé d’elle.