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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/302

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XL

Le drame dura encore toute une heure, mais Maria Nicolaevna et Sanine au bout d’un moment cessèrent de regarder la scène. Ils recommencèrent à parler et toujours dans le même sens ; seulement, cette fois, Sanine se montra beaucoup moins taciturne.

Il était mécontent de lui-même et de Maria Nicolaevna ; il s’efforça de lui prouver que « ses théories » ne valaient rien, comme si Maria Nicolaevna tenait à des « théories ».

Sanine fit grand plaisir à madame Polosov en réfutant les arguments de la jeune femme : « S’il discute, se dit-elle, c’est qu’il capitule ou capitulera. Il a mordu à l’hameçon, il s’assouplit, il perd de sa sauvagerie !… »

Elle répliquait, riait, convenait avec lui