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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/305

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s’en occupe… Restez ! ajouta-t-elle d’une voix impérative.

Et elle sortit vivement en entraînant Sanine.

— Allez-vous-en au diable ! Qu’avez-vous besoin d’être toujours sur mes talons ! cria Daenhoff au critique.

Il avait besoin de déverser sur quelqu’un sa colère.

Sehr gut, sehr gut, murmura le critique, et il disparut.

Le valet de Maria Nicolaevna, qui l’attendait dans le vestibule, en un clin d’œil trouva la voiture. Elle s’y blottit lestement ; Sanine sauta après elle. La portière était à peine refermée que madame Polosov partit d’un éclat de rire.

— De quoi riez-vous ? demanda Sanine.

— Oh ! excusez-moi, je vous en prie… mais il m’est venu à l’esprit que Daenhoff pourrait vous provoquer encore une fois à cause de moi ?… N’est-ce pas drôle ?

— Vous le connaissez intimement ? demanda Sanine.

— Ce gamin ? Il sert à faire mes commissions ! Ne vous en inquiétez pas.