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Page:Tourgueniev - Eaux printanières, trad. Delines, 1894.djvu/72

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une Grecque. Elle est accompagnée d’un vieillard mystérieux et bizarre.

Le jeune homme tombe amoureux à première vue de la jeune fille, et elle le regarde d’un air suppliant, comme pour lui demander de la délivrer…

Le jeune homme s’absente pour quelques instants, et lorsqu’il rentre dans la confiserie, la jeune fille et le vieillard ont disparu ; il s’élance à leur poursuite, mais tous ses efforts pour les atteindre restent vains.

La belle jeune fille est pour jamais perdue pour lui ; et pourtant il lui est impossible d’oublier le regard suppliant qu’elle attacha sur lui, et il est rongé par la pensée que peut-être le bonheur de sa vie a glissé entre ses doigts.

Ce n’est pas ainsi que finit le conte d’Hoffmann, mais tel est le dénouement qui était resté gravé dans la mémoire de Gemma.

— Il me semble, ajouta-t-elle, que des rencontres et des séparations semblables arrivent plus souvent que nous ne le pensons.

Sanine ne répondit pas à cette remarque,