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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/122

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III. — Au point de vue intellectuel

20. J’ai dit, dans le second chapitre, que l’UNION OUVRIÈRE devait commencer par se faire représenter devant le pays. — Or, aussitôt qu’elle sera constituée matériellement, elle devra procéder à la nomination de son défenseur. — Mais, me dira-t-on, comment nommer un défenseur, si on n’a pas d’argent en caisse pour le payer. Oh ! en pareille circonstance, je pense que le comité central peut bien demander six mois ou un an de crédit à son défenseur. — Il est probable que, la première année, on ne pourra pas donner 500 000 francs au défenseur, — mais il ne faut pas que le comité central s’arrête devant l’obstacle du manque d’argent. — Quel est donc l’homme qui oserait refuser crédit à une UNION OUVRIÈRE qui l’aurait choisi pour défendre la sainte cause ? — Pas un, soyez-en sûrs. — Ensuite le défenseur comprendra très bien que sa seule nomination fera venir à l’UNION OUVRIÈRE 2, 3 et 4 millions d’ouvriers qui ne viendraient pas sans cette nomination. — Oui, car n’oubliez pas que ce défenseur, nommé et salarié par l’UNION, sera la preuve vivante que la classe ouvrière est bien réellement constituée. Dès lors, on ne pourra plus contester sa force, sa puissance, et une fois sa force et sa puissance reconnues, les ouvriers incrédules, insouciants (et c’est le plus grand nombre), ne douteront plus, et pleins d’espoir, viendront apporter leur cotisation. — C’est l’histoire de l’affaire qui a réussi : tout le monde veut prendre des actions ; c’est l’histoire des moutons de Panurge : si le berger peut parvenir à en faire passer une douzaine, le reste suit tout seul. Il faut done nommer le défenseur, le nommer tout de suite, et, je le répète, si on hésite, si on recale, l’UNION est retardée de 50 ans.

21. Aussitôt le défenseur nommé, le comité central