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Page:Tristan - Union ouvrière, 1844 (2e édition).pdf/29

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XXIX

J’ai plusieurs raisons pour rappeler ce fait : 1o J’ai voulu répondre à cette question : — Pourquoi donc n’avez-vous pas fait éditer votre livre par Pagnerre ? (déjà on me fait cette question de tous côtés). Chez lui vous eussiez été assurée d’une vente considérable, ses relations sont très étendues, votre livre eût été placé en bonnes mains. C’est une faute que vous avez commise là, et le livre de l’UNION-OUVRIÈRE y perdra.

La lettre de M. Pagnerre répond de reste aux personnes qui seraient tentées de m’adresser ce reproche.

2o Ensuite ce refus renferme un grand enseignement. Il prouve combien souvent sont fausses les réputations établies. — Dans cent ans, ceux qui écriront le règne de Louis-Philippe, présenteront M. Pagnerre comme étant l’éditeur populaire de l’époque.

Pauvre peuple ! aujourd’hui il n’a pas même un seul éditeur qui consente à publier un petit livre, dont le but est de défendre les intérêts de la classe ouvrière.

3o Il ressort aussi de ce refus un autre enseignement : — C’est que plus que jamais, l’intelligence est subordonnée aux moyens purement matériels.

Ma position devenait fort embarrassante. Il fallait 1, 000 à 1, 2000 fr. pour publier