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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/53

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du Printems.

Tout notre être eſt tranſporté dans nos deſirs, il ſuffit même à peine à leur abondance qui le partage juſqu’à ſembler l’anéantir. Tous ces deſirs differens ne ſont pourtant qu’amour !

Une épine qui fleurit, un ruiſſeau qui murmure, tout nous flatte, il eſt vrai, tout nous arrête, mais rien ne nous attache. C’eſt un regard inquiet que nous portons ſur tous les objets ; nous ne trouvons nulle part ce que nous cherchons ; c’eſt la jouiſſance, c’eſt l’amour ; il eſt partout, mais il eſt caché.

Heureux l’inſtant où ce Dieu daigne nous ſourire ! A ſa voix nos deſirs ſe réuniſſent & ceſſent d’accabler notre ame en la te-