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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/54

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Les Songes

nant diviſée. L’Epine qui fleurit, le Ruiſſeau qui murmure, n’étoient qu’autant de formes ſous leſquelles l’amour ſe préſentoit & ſe cachoit à nous. L’Epine qui fleurit, le Ruiſſeau qui murmure, tout s’oublie. C’eſt tout entiers que nous nous retrouvons dans les bras de ce que nous aimons, pour nous y perdre & nous y confondre tout entiers.

Mais malheur à celui dont Vénus rejette la priere au Printems ! L’air ſera plus pur, & il ne reſpirera cependant qu’avec peine ; une force inconnue fera couler ſes pleurs & la ſaiſon du plaiſir ſera pour lui la ſaiſon du déſeſpoir.