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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/71

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du Printems.

à-coup ſur l’horiſon vient me détromper ce viſage dont la ſeule regularité me tranſportoit, s’anime des plus vives couleurs & devient plus beau que lui-même. Le jour a ſemé de roſes ſes levres & ſes joues, & il répand ſur ſon tein la blancheur. Avec peine en ſoutiendroit-on l’éclat ébloüiſſant, ſi la fraîcheur du ſommeil ne le temperoit.

Je joüiſſois de ce ſpectacle charmant, ou plutôt je commençois à n’en plus joüir, par l’eſpece d’étonnement ſtupide où il jettoit mon ame, lorſque le feüillage s’agitant doucement me le dérobe entierement.

La peine que m’a cauſé cette privation, me rend plus ſenſible