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Page:Turben - Les Songes du printems, 1750.djvu/97

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du Printems.

dre, s’il n’eſt permis qu’à l’Amour de connoître l’humanité.

Quoi, tu m’aimes toujours, reprit Saladin ?

Oui je t’aime, cruel, mais toi tu ne m’aimes plus. Mon cœur t’eſt connu, Saladin, mon cœur t’eſt connu, & c’eſt d’inconſtance que tu l’accuſes. Ah ! ſi tu m’aimois encore, ſerois-je obligé de me juſtifier & ton amour ne le ſeroit-il pas pour moi ? A ces mots coulent ſes pleurs.

Quelle vûe pour le ſenſible Saladin ! Il ſe jette à ſes genoux, & les embraſſant, pardon, lui dit-il, belle Azila, pardon mille fois,