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Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/85

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Tous ces achats, joints aux frais de transport dans les différents lieux de la généralité où la distribution s’en est faite, ont employé une somme de 37,180 livres 13 sous 5 deniers. On pouvait espérer qu’une partie de cette somme rentrerait par la vente d’une partie des riz, et j’aurais désiré que les personnes aisées eussent pris assez de goût à cet aliment pour encourager le peuple par leur exemple à s’y accoutumer. Mes espérances à cet égard ont été trompées : la totalité des ventes qu’on a faites s’est bornée à une somme de 759 livres 18 sous 9 deniers, laquelle étant soustraite de la somme des achats, celle-ci se réduit à 36,420 livres 13 sous 6 deniers, ce qui surpasse de 16,420 livres 13 sous 6 deniers celle de 20,000 francs destinée à cet objet.

Achats de grains. — J’avais chargé, dès les premiers moments, le sieur Henri Michel, négociant, de faire venir des blés de Nantes et de Bordeaux. Le sieur Petiniaud avait écrit de son côté à Amsterdam, et j’avais chargé le sieur François Ardent, le négociant le plus considérable et le plus accrédité de cette ville, de faire venir de son côté des grains de Dantzick. La totalité des achats faits par ces trois négociants a monté, y compris les frais de transport, à une somme de 383,396 livres 11 sous 8 deniers. La totalité des grains achetés a monté à 47,285 setiers, mesure de Limoges. La plus grande partie de ces grains avait pris la route de la Charente. J’étais un peu rassuré sur les parties de la province qui peuvent être approvisionnées par la Dordogne et la Vézère, parce qu’étant moins éloignées des lieux où ces rivières cessent d’être navigables, et par conséquent les frais de transport dans l’intérieur étant moins considérables, ces parties pouvaient être plus aisément approvisionnées par les seuls secours du commerce laissé à lui-même. Je savais que le sieur de Chaumont, directeur des fermes à Limoges, avait fait charger à Dunkerque deux bâtiments de différents grains qu’il se proposait de faire venir dans la Dordogne pour en faire monter les grains jusqu’à Saint-Léon sur la Vézère, lieu qui est assez à portée d’une partie du bas Limousin.

D’un autre côté, le sieur Malepeyre, négociant à Brive, s’était associé avec les sieurs Jauge, de Bordeaux, et Dupuy, de Sainte-Foy, pour faire venir une très-grande quantité de grains, tant du Nord que des provinces de France d’où l’on en pouvait tirer à un prix raisonnable. Ils faisaient remonter leurs grains par la Dor-