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Page:Variétés Tome II.djvu/40

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les autres. Je ferois une Iliade des discours que l’on faict de ce Tasteur et des grands exploits qu’il a desjà faicts, tant deçà que delà les ponts ; mais pour ce que c’est chose que vous pourrez plus particulierement apprendre de vos femmes, quy en sont les plus interessées, je reserve le surplus à leurs passions, et dis que c’est grand pitié de voir une multitude affligée pour la mechanceté d’une seule ; car, à ce que je voy, ce maistre Tasteur ne laisse pas de les mettre ablativo tout à un tas : en cependant telle en patira quy n’en pourra mais. J’ay interet en la cause aussy bien comme un autre, et ne veux point, si je puis, estre de la grand confrairie : c’est pourquoy, antequam veterius provehar, je me porte partie contre luy, et m’asseure bien qu’il vous sera permis d’en faire autant, eslisant domicile. Il n’en est parlé dans les Centuries de Nostradamus non plus que s’il n’estoit point au monde. Il est venu tout en une nuict, tel que les potirons, et neantmoins usant et jouissant des droicts qu’on appelle conjugaux, nonobstant sa minorité, sans demander congé, placet, visa ne pareatis. Pensez-vous que cela ne fasche pas ces pauvres femmes, quy sont de si bonne volonté, que d’estre sujettes à la force ? Il nous en pend autant à l’œil, car il y en a quy prennent plus souvent le masculin que le fœminin genre. Pour mon regard, si je sçavois quel homme c’est, je cognois un poète quy luy feroit un petit satyre quy le ruineroit de reputation, et quy luy diroit plus d’injures qu’une harengère de la place Maubert. Mais quoy ! le mal est qu’on ne le cognoit point. Les uns disent que c’est un grand homme de pareille stature que les colosses