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Page:Varley - Une jeune fille à la page, 1938.djvu/110

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J’entends au-dessus de moi la voix dure, la voix furieuse de tout à l’heure, dont la rage monte. On sent qu’il s’excite sur ses propres paroles.

— Ah ! tu viendras encore m’embêter avec tes fadeurs, avec tes bons sentiments ! Ah ! je vaux mieux que la vie que je mène ! Tiens, tu vas voir ce que je vais te faire, pour la vie que je mène !

Mon Dieu ! ce n’est pas seulement me violer qu’il veut, c’est autre chose, une chose horrible que je n’ose pas comprendre. Il a défait la ceinture de cuir de son pantalon.

Non, c’est fou ! c’est impossible ! Il la lève au-dessus de mes fesses.

Ça siffle une seconde en l’air et en même temps je sens une atroce douleur sur mes fesses ; ça claque, je pousse un cri.

— Ah ! c’est horrible, vous êtes fou !

Il recommence.

— Tu vas voir si je suis fou !

La lanière de cuir s’abat de nouveau, rageusement, sur ma croupe.

— Tiens, voilà pour que tu me fiches la paix, pour que vous me fichiez toutes la paix avec vos boniments !

Oh ! ça brûle, ça coupe, j’ai mal, j’ai mal ! Et surtout je suis humiliée, j’ai honte, encore plus honte que mal. Il frappe ; il calcule ses distances maintenant ; il ajuste ses coups.