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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/150

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prescrire. Je promis : ne permettez jamais à mes enfans l’usage d’aucune autre boisson que l’eau, l’abus que j’ai fait des liqueurs fortes, m’oblige à vous recommander cette précaution. Voyez, dit-il à ses enfans, à quoi cet abus réduit l’homme : il l’entraîne insensiblement à l’état où je suis. Que cet exemple vous serve de leçon. J’ai fourni ma carriere dans un engourdissement continuel, je me suis privé volontairement des douceurs de l’amitié & de l’amour, je n’ai pas seulement joui de ce plaisir sensible, de vous bénir au moment de votre naissance ; j’ai vécu moindre qu’une brute, même qu’une plante, dont l’éclat de la fraicheur, semble nous annoncer qu’elle sent le prix de son existance : ah ! mes enfans, pleurez l’aveuglement de votre pere, il connoit son erreur, hélas ! trop