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Page:Vasse - L'art de corriger et de rendre les hommes constants, 1783.pdf/44

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pondis constamment que je trouvois dans sa société tout ce que mon cœur désiroit.

Sa conduite changea visiblement ; il eut moins d’empressement, resta souvent un jour sans me voir, quelquefois deux. Je m’en plaignis. — Des affaires imprévues, — un engagement indispensable, — son oncle l’avoit mené à la Cour, — & plusieurs autres prétextes coloroient toujours sa négligence.

Après l’avoir attendu l’autre jour jusqu’au soir, j’en reçus un billet ; il me manda qu’on l’avoit forcé d’aller à la campagne, & qu’il ignoroit le temps qu’il y restoit. Cette nouvelle me désola, une inquiétude mortelle me donna des soupçons, jusqu’alors j’avois vécu dans la plus grande sécurité. Quinze jours se passerent, & Valincourt ne revint pas.