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Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/135

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Scène huitième

PE-MIN-TCHONG, descendant, tenant une lampe.

Coupons un peu la mèche émoussée de cette lampe, afin que la clarté soit plus vive (Il ramasse le sac d’odeurs), un sachet !… (Il remonte au balcon) le joli sachet violet ; deux oiseaux qui entrelacent leurs cous ![1] (Il s’agenouille devant son kin)[2] Ô joie ! joie profonde ! ô cher instrument ! je t’invoque d’une voix suppliante. Souviens-toi que je t’ai suivi pendant plusieurs années, comme un ami fidèle. C’est dans ta ceinture mince et svelte comme celle d’une vierge, dans ton sein nuancé comme un serpent, dans ta gamme d’or, dans ton chevalet, dans tes sept cordes, que réside la puissance de mon chant. C’est grâce à toi qu’elle vient d’entendre ma révélation. Ô ciel ! puisse une brise heureuse de recevoir de tels sons, les porter mollement aux oreilles de la jeune fille. Je te suspendrai dans ma chambre, je t’offrirai des sacrifices aux quatre saisons de l’année, et je ne manquerai pas de te saluer soir et matin, en reconnaissance.

Le rideau tombe.


fin du premier tableau.




DEUXIÈME TABLEAU


Même décor.

Scène première

MADAME HAN, sur la terrasse.

Il y a une semaine que Pe-Min-tchong est ici (après une pause). Je ne veux pas marier ma fille. Cette obstination qu’il met à me parler d’elle, à se trouver sur son passage, me le rend insupportable. Il a voulu m’entretenir de ses projets. J’ai détourné la conversation. Heureusement qu’il repartira bientôt. (Elle sort).

  1. Les deux phénix sont l’emblème du mariage.
  2. Kin, guitare.