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Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/136

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Scène deuxième

FAN-SOU traverse le jardin.

On n’a pas encore vu dans l’Empire du Milieu, un homme que l’amour eût rendu si malade. En traversant les bosquets, j’ai fait tomber une pluie de pétales rouges ; maintenant ces plantes ressemblent aux joues d’une belle, dépouillées de fard (Elle frappe au pavillon, Pe-Min-tchong descend).



Scène troisième

fan-sou, pe-min-tchong.
FAN-SOU

N’ayez garde, Madame va rendre des visites. Nous sommes bien seuls…

PE-MIN-TCHONG.

C’est toi, jeune compagne de ma bien aimée !

FAN-SOU.

Mademoiselle vous recommande de profiter du calme présent pour travailler et ne pas négliger les belles-lettres.

PE-MIN-TCHONG.

Quoi ! pas de choses dictées par le cœur ?

FAN-SOU.

Ô Pe-Min-tchong ! tête sans cervelle ! quand songerez-vous aux choses utiles ? Votre santé en est toute délabrée ! Vous n’avez donc rien puisé de solide dans vos livres ? Savez-vous pas que « l’apparence est le vide, et que le vide n’est autre chose que l’apparence ? »

PE-MIN-TCHONG.

Le digne époux de Madame Han n’a-t-il pas recommandé notre union ! Ah ! quand on a vu Siao-Man une fois, on ne peut l’oublier. Ô Fan-Sou ! si tu pouvais réaliser ce rêve d’amour,