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Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/143

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FAN-SOU.

Mademoiselle n’en ferait pas autant pour vous. Qu’a-t-elle donc de si extraordinaire cette lettre pour que vous brûliez des parfums en son honneur ! Est-il possible que vous portiez la démence au point d’adorer un morceau de papier ? (il lit la lettre) Vous le voyez, je viens de remplir une mission délicate, je me suis compromise, peut-être. Ah ! j’essayerais en vain de vous raconter…

PE-MIN-TCHONG, poursuivant son idée.

Elle me promet un rendez-vous pour cette nuit, mais j’ignore à quel moment elle viendra.

FAN-SOU.

Elle sera avare de sa tendresse dans la crainte d’effacer sa beauté, et cette nuit avec vous…

PE-MIN-TCHONG, l’interrompant.

Comment se conduira la chère amante ?…

FAN-SOU, riant.

Le mot était sur le bout de ma langue ; véritablement je l’ai avalé…

PE-MIN-TCHONG.

Prononce donc ce mot ? mets le comble à ma joie !… Que t’a-t-elle recommandé ?

FAN-SOU, confidentiellement.

… de vous dire à voix basse.

PE-MIN-TCHONG.

Quoi ?

FAN-SOU.

De ne vous pas endormir.

PE-MIN-TCHONG.

Tu plaisantes !

FAN-SOU.

Attendez que le tambour ait annoncé l’arrivée de la nuit ;