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Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/144

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attendez que tout le monde soit plongé dans un profond sommeil : qu’une brise printanière fasse frémir l’aigrette du phénix qui rêve sous les bananiers ; que la fleur qui croît dans le palais de la Lune abaisse son ombre sur la cîme des arbres ; que la jeune beauté sorte furtivement de sa chambre d’où s’exhale une douce odeur ; qu’elle soulève mollement sa jalousie aux verres coloriés ; qu’en agitant sa robe de satin elle franchisse la balustrade de la terrasse ; c’est à ce moment là qu’elle viendra… (Elle sort et lui envoie des baisers).



Scène sixième

PE-MIN-TCHONG.

Ô belle nuit ! nuit bien faite pour assister aux épanchements de deux cœurs ! ô nuit inoubliable ! Entends ma bien aimée, entends-là, elle doit se promener dans sa chambre, inquiète, réfléchissant à ce qu’elle va faire. Quel génie lui souffle à l’oreille des paroles merveilleuses ? (Sïao-Man arrive).



Scène septième

siao-man, pe-min-tchong.
SIAO-MAN.

Maintenant je suis à vous ! protégez-moi ! (Elle s’attache à Pe-Min-tchong.) Je trahis mon devoir ; je me perds, j’ai peur de la vengeance de ceux qui me dirigent ! Ô ne m’abandonnez pas ! vous parlerez ! vous me défendrez ?…

PE-MIN-TCHONG.

Sïao-Man, quelle exaspération ! Où voyez-vous chère petite créature ! oiseau impressionnable ! qu’il soit mal de causer sagement avec son futur époux ?

SIAO-MAN (vivement).

On dit que vous serez un poète illustre. Me chanterez-vous ?