Aller au contenu

Page:Vaucaire - Parcs et Boudoirs.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prendrez-vous modèle sur moi, quand vous vanterez les charmes des déesses et des personnes fameuses ?

PE-MIN-TCHONG.

Je n’écrirai que pour te chanter…

SIAO-MAN.

Je serai fière d’être votre femme. Quand vous composez une pièce de vers, les lettrés se disputent pour la copier… Tout le monde vous regarde comme un jeune homme de mérite accompli… Quoi ! vous n’avez plus rien à dire ? je croyais que les poètes inventaient des choses admirables comme les oiseaux chantent, sans s’arrêter…

PE-MIN-TCHONG.

On a toujours très peur de ceux qu’on aime, peur de paraître ridicule, de n’être pas assez éloquent ; on voudrait se faire pardonner ses aveux, se faire chérir tout de suite.

SIAO-MAN.

Mais c’est fait. Vous n’avez pas besoin de chercher une contenance, puisque moi aussi, je me sens toute craintive. Appuyons-nous l’un contre l’autre, cela nous donnera du courage.



Scène huitième

tous.
MADAME HAN, furieuse et tenant Sïao-Man, en s’adressant à Fan-Sou.

Qui t’a ordonné de conduire ma fille à Pe-Min-tchong.

SIAO-MAN.

Je suis perdue !

MADAME HAN, à Pe-Min-tchong.

J’ai trouvé chez ma fille, des lettres qui vous étaient destinées, Monsieur…