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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/166

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LES DEMI-SEXES

enfin, la fête permanente, quoique voilée sous les dehors de la correction la plus parfaite.

Et, comme elles se regardaient avec consternation :

— Ne craignez rien, poursuivit-il, je suis trop gentilhomme pour vous trahir jamais ; cependant, je serais excusable, puisque nulle de vous ne m’a pris pour confident… Songez au succès qu’obtiendraient de semblables révélations ! Les journaux sont pleins de scandales qui ne valent pas celui-ci !… Oh ! ne protestez pas ! il y a, parmi vous, des jeunes filles et des mineures, ce qui est grave… Que font-elles ici, ces chères enfants ?… Elles devraient être dans leur dodo, bien bordées par les mains maternelles, avec un verre de fleur d’oranger sur leur table !… Vous allez, maintenant, rentrer chez vous, mes toutes belles, avec le prétexte d’un bal blanc !… Il y a là, dans l’antichambre, trois gouvernantes complices qui dorment sur des banquettes. Vraiment, leurs remords leur tiennent chaud !… Regardez-vous donc ! Vous êtes livides, méconnaissables !… Et quel retour lugubre !… La pluie tombe semée de neige ; une pluie glaciale comme votre cœur, une pluie de carême et d’enterrement !…