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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/192

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LES DEMI-SEXES

se dit-il avec amertume, ces femmes-là ne sont plus faites pour nous ! »

Georges Darvy examinait les tentures, les bibelots, les meubles rares.

Pour se créer cet intérieur dont elle était fière à juste titre, Camille avait mis à contribution le savoir et la complaisance de tous les artistes qu’elle connaissait. Ils avaient trouvé pour elle mille choses charmantes et originales qu’elle avait groupées avec un art inné.

— Mon cher, dit Tissier à Georges, pour dissiper l’espèce de gêne que causait l’évidente distraction de la jeune fille, je vais vous montrer les trésors de ce salon. Voici, d’abord, un buste authentique de Houdon, un groupe de Clodion, des statuettes de Tanagra… Voyez, la finesse des détails !…

Georges prit les figurines et les examina de près avec un sourire heureux. Il dit son opinion en termes sûrs et sobres. La voix était douce, un peu voilée ; on le regardait avec sympathie.

Un domestique annonça :

— Madame la baronne est servie.

Et, tandis qu’on roulait le fauteuil de ma dame de Luzac, Camille prit le bras de Perdonnet pour passer dans la salle à manger.