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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/269

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LES DEMI-SEXES

— Oh ! moi, je suis fort.

— Tu devrais te reposer.

— Non ; je désire ne pas te quitter. Tu m’assures que tu ne souffres plus ?…

— Plus du tout. Mais… ne me parle jamais de… ce que tu m’as dit cette nuit…

Il la considéra avec un étonnement douloureux.

— Pourquoi donc ?…

— Je t’expliquerai plus tard… Oui, plus tard…

— Oh ! Camille ! me serais-je trompé ?… N’es-tu pas la femme, la vraie femme avec toutes ses tendresses, tous ses dévouements ?…

— Oui, je suis cette femme… maintenant ; tu le verras bien.

— Et tu aimeras ton enfant… tes enfants ?…

Elle l’interrompit, frissonnante.

— Si tu savais le mal que tu me fais !… Je ne te suffis donc plus ?… Il te faut autre chose pour intéresser ta pensée ?…

— Tu es la seule adorée, aujourd’hui comme hier ; mais je songe à l’avenir, à ce qui doit arriver nécessairement.

Elle hocha la tête avec mélancolie.

— Ne songe à rien qu’à notre amour… Il