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Page:Vaudere - Les Demi sexes.pdf/90

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LES DEMI-SEXES

de son existence, tant il est vrai que tout se pardonne à Paris quand on ne brave pas ouvertement l’opinion.

Camille s’était laissée tomber sur une chaise et demeurait silencieuse, tandis que son amie allumait une cigarette et formait des projets d’avenir.

— Tu verras comme ce sera gentil, notre petit ménage !… D’abord, tu ne seras pas longtemps malade. Dans huit jours, il n’y aura plus de danger, et nous ferons de courtes promenades en voiture ; nous recevrons des amies sûres, de celles qui ont passé par les mêmes épreuves… Car nous sommes nombreuses !… Tu ne peux pas t’imaginer combien il y a, à Paris, de ces pauvres femmes qui ont voulu s’affranchir des inconvénients de leur sexe !

— Sans nécessité, comme moi ?…

— Bien entendu, elles ne l’avouent pas, ni les médecins non plus ; mais, comme après, il est impossible de constater s’il y avait nécessité ou non, elles peuvent toujours raconter ce qu’elles veulent.

On sonna à la porte, et Richard entra avec ses deux aides.

Camille, calme et résolue, ne fit aucune résistance. Le chloroforme, d’ailleurs, eut bien