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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/137

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— 1800 - 1807 —

banales d’intérêt pour la personne de Louis XVIII, données de vive voix, voilà les seuls témoignages de sympathie que le comte put transmettre à Hartwell. Louis XVIII espérait mieux ; il reprit son rôle de résignation passive et attendit. Dans le même moment, le chef de la branche cadette de sa maison faisait en Espagne une tentative qui ne devait pas avoir un meilleur succès.

Le prince qui portait à cette époque le titre de duc d’Orléans, titre qu’il quitta seulement en 1830 pour celui de roi des Français, était ce même duc de Chartres que la République, pendant quelques mois, avait compté au nombre de ses généraux de division, et qui se trouvait aux côtés de Dumouriez lorsque ce général entreprit de soulever son armée contre la Convention. Dumouriez tenta vainement la fidélité de ses troupes. Rappelé à Paris pour rendre compte de sa conduite, il refusa d’obéir et passa à l’ennemi : le duc de Chartres l’accompagna dans sa fuite. La part active et souvent influente prise par son père à la chute de la Monarchie et à la condamnation de Louis XVI, les principes révolutionnaires que lui-même avait publiquement professés, lui fermaient les rangs de l’Émigration ainsi que l’accès de toutes les cours étrangères ; il changea de nom, chercha un refuge de quelques mois dans un obscur collége de la Suisse, puis il voyagea. Après avoir passé plusieurs années à visiter d’abord, le nord de l’Europe, ensuite le continent américain, las de cette existence sans but, il dut se résigner à solliciter de Louis XVIII un pardon qui lui permît d’alléger les charges de son exil, à l’aide des avantages que pouvait lui assurer, soit en Russie, soit en Angleterre, son double titre de prince et de Bourbon. Louis XVIII accueillit le prince repentant. Ce fut peu de temps après le mariage de la fille de Louis XVI avec le duc d’Angoulême que la réconciliation s’opéra. Le duc d’Orléans reprit ses voyages. Amené, à quelques années de là, en Sicile, il y épousa la fille de son parent le roi de Naples, alors réfugié