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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/145

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— 1813 —

et 1812 ; 150,000 hommes sur la conscription de 1814 ; 3 avril, 10,000 hommes de gardes d’honneur[1], 80,000 hommes à prendre sur le premier ban de la garde nationale, et 90,000 hommes sur la conscription de 1814.

Ces levées extraordinaires, bien qu’effectuées seulement en partie, permirent à Napoléon non-seulement de réparer numériquement les pertes de la dernière campagne, mais d’augmenter encore les cadres mêmes de l’armée. Si l’on tient compte des appels qui, depuis plus de vingt ans, étaient venus périodiquement décimer la population, les nouveaux sacrifices demandés par l’Empereur, quoiqu’ils portassent sur un territoire presque double du territoire actuel, devenaient cependant immenses. La nation les subit sans murmurer. Il est vrai que Napoléon avait soin de dire bien haut et de faire répandre, par toutes les voies, que les étrangers connaissaient trop bien la France pour essayer de rompre le cercle d’acier que leur opposeraient ses frontières ; que si ses propositions pacifiques n’avaient pas été écoutées sur les bords de la Moskowa, il saurait les imposer entre le Rhin et l’Elbe ; que c’était uniquement pour arriver à ce résultat qu’il occupait, par de nombreuses garnisons, une foule de places fortes en Allemagne, en Prusse, même en Pologne, places qu’il destinait ; soit à servir de moyens de compensation avec l’ennemi, s’il consentait à traiter, soit à l’inquiéter sur ses derrières, s’il osait avancer ; en un mot, ses nouveaux armements n’avaient qu’un but : conquérir la paix. Ce langage était-il sincère ? On peut le

    la Savoie, une partie de la Suisse, toute la rive gauche du Rhin, la Belgique, la Hollande et de nombreux territoires en Allemagne ; il s’étendait des bouches de l’Elbe à celles du Tibre.

  1. Les gardes d’honneur devaient s’habiller, s’équiper et se monter à leurs frais ; ils avaient la solde des chasseurs à cheval de la garde. Ces gardes, après douze mois de service dans leurs régiments, obtenaient le grade de sous-lieutenant. — « Lorsque, après la campagne, ajoute le décret d’institution, il sera procédé à la formation de quatre compagnies de gardes du corps, une partie de ces compagnies sera choisie parmi les gardes d’honneur qui se seront le plus distingués. »