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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/166

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— 1813 —

sonniers, douze canons, douze drapeaux, trois généraux, et met sept à huit mille hommes hors de combat. Cependant, malgré ces pertes, les souverains disposaient de forces encore trop considérables pour ne pas recommencer la lutte. Aussi Napoléon s’attendait-il à une nouvelle bataille pour le lendemain, lorsque, dans la nuit, Schwartzenberg et ses troupes se mirent en pleine retraite. Une blessure mortelle reçue par le transfuge qui conseillait les souverains et les généraux alliés fut probablement la cause de ce soudain mouvement rétrograde. Moreau indiquait une manœuvre à l’empereur de Russie, lorsqu’un boulet, tiré par une batterie de la jeune garde, vint lui fracasser la cuisse. Transporté à Nottoritz, puis à Lahn, il subit l’amputation dans cette petite ville, où il expira le 2 septembre.

En apprenant, le 28 au matin, que l’ennemi abandonnait toutes ses positions, l’Empereur ordonna au maréchal Saint-Cyr d’opérer sa jonction avec Vandamme, qui s’était empressé d’exécuter le mouvement que Napoléon lui avait indiqué, l’avant-veille, dans sa dépêche de Stolpen, puis, une fois réuni avec ce général, de se mettre à la poursuite des coalisés ; le duc de Trévise devait remplacer Vandamme dans ses positions de Pirna ; l’Empereur ajoutait que lui-même se rendrait dans cette ville. Quelques heures plus tard (quatre heures après midi), Vandamme recevait personnellement l’ordre de rassembler toutes les forces précédemment mises à sa disposition et auxquelles on ajoutait dix-huit bataillons ; de se diriger sur Peterswalde, point culminant de la route suivie par l’armée alliée lors de la sortie de la Bohême ; de pénétrer dans ce royaume, et de s’efforcer d’arriver, avant l’ennemi, sur la communication de Tetschen, Aussig et Tœplitz, afin de s’emparer de ses équipages, de ses ambulances, de ses bagages, enfin de tout ce qui marche derrière une armée. Le lendemain, 29, à cinq heures et demie du matin, une nouvelle dépêche enjoignait à Saint-Cyr de suivre l’en-