Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/167

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
163
— 1813 —

nemi dans la direction de Maxen, direction qui le mettait en mesure de soutenir Vandamme ; Murat et Marmont, de leur côté, recevaient l’ordre de suivre les Alliés dans toutes les directions qu’ils auraient prises. Ce mouvement général de poursuite avait été commencé dès la veille, et, pour l’activer, l’Empereur, ainsi qu’il l’avait annoncé, était venu coucher à Pirna. Mais, à peine arrivé, une fièvre violente le saisit. Cette fièvre, causée, dit-on, par la pluie battante à laquelle il était resté exposé la veille durant quinze heures, prit d’abord un caractère alarmant ; une transpiration abondante ne tarda pourtant pas à la faire céder. Le lendemain, 29, confiant dans l’activité de ses généraux, obligé d’ailleurs à de nouveaux soins, ainsi que nous aurons bientôt à le dire, l’Empereur quitta Pirna et revint à Dresde.

Pendant ce temps, Vandamme pénétrait en Bohême. La veille (28) ce général avait écrit à l’Empereur : « J’ai environ quatre à cinq mille hommes devant moi ; je les attaquerai à la pointe du jour et je marcherai sur Tœplitz si je ne reçois pas d’ordre contraire[1]. » L’ordre que nous avons analysé plus haut, et qui lui arriva dans la soirée, enjoignait à ce général d’entrer en Bohême et de se porter sur la communication de Tetschen, Aussig et Tœplitz ; voyant dans ces instructions une sorte de sanction du mouvement projeté par lui sur Tœplitz, rendez-vous probable de tous les corps ennemis, qui battaient alors en retraite ; regrettant, d’ailleurs, de n’avoir pas eu sa part dans la victoire des deux derniers jours, et désirant une sorte de revanche, Vandamme, le matin du 29, se mit en marche dès la pointe du jour ; il franchit avec de simples têtes de colonne le défilé de Peterswalde, enlève un régiment russe qui y avait passé la nuit, s’empare ensuite de Nollendorf, descend, vers midi, dans la plaine de Kulm, et, poussant devant lui le général Ostermann, il arrive bientôt à peu

  1. Lettre datée de Hollendorf, le 28 août à huit heures et demie du soir.