Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
— 1813 —

rancunes de cette Assemblée l’importance d’un fait politique considérable.

Les commissaires du Corps législatif n’avaient pas encore commencé leur travail, que la commission du Sénat avait déjà terminé le sien ; son rapport, confié à M. de Fontanes, fut suivi d’une Adresse laudative, obséquieuse comme toujours, et dont nous citerons le dernier paragraphe :

« La paix est le vœu de la France et le besoin de l’humanité. Si l’ennemi persiste dans son refus, eh bien, nous combattrons pour la patrie entre les tombeaux de nos pères et les berceaux de nos enfants ! »

Les commissaires du Corps législatif se livrèrent à l’examen des documents diplomatiques mis sous leurs yeux par le comte d’Hauterive, avec l’ardeur inquiète, irritée, de gens que l’on a longtemps tenus à très-grande distance, et dont on est forcé de solliciter l’approbation et l’appui. Une discussion s’éleva, dans une des séances, entre M. Flaugergues et le duc de Massa (Régnier) qui, nommé président du Corps législatif, bien qu’il n’en fût pas membre, faisait partie de la commission : « Ce que vous demandez, dit le duc de Massa au commissaire, est contraire à la Constitution. — Non, répondit M. Flaugergues, et il n’y a d’inconstitutionnel ici que vos fonctions et votre présence. — Il faut relever le Corps législatif si longtemps déprimé ! » s’écria plusieurs fois M. Lainé dans le cours de cette conférence.

La première réunion des commissaires avait eu lieu le 24, cinq jours après l’ouverture de la session ; le 28, ils firent leur rapport au Corps législatif. Après avoir exposé, dans tous leurs détails, les correspondances échangées entre M. de Metternich et les ministres de l’Empereur à la suite de la note apportée par M. de Saint-Aignan, les commissaires poursuivaient en ces termes :

« Comme le Corps législatif attend de sa commission des réflexions propres à préparer une réponse digne de la nation française et de l’Em-