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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/218

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— 1814 —

quelque distance de Saint-Dizier la tête d’une colonne prussienne que le général Duhesme attaqua sur-le-champ et rejeta au delà de cette ville. La campagne était commencée.

Le généralissime Schwartzenberg ne s’était pas arrêté longtemps à Langres ; ses communications avec Blücher une fois établies, il avait quitté cette position pour descendre dans les vallées de l’Aube et de la Seine. Blücher, dont l’armée se trouvait entre la Meuse et l’Aisne, reçut l’ordre de venir joindre le généralissime, avec qui marchaient l’empereur de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse. Troyes était le point de réunion désigné pour les deux armées. Les Prussiens, pour passer de Lorraine en Champagne, étaient obligés de traverser la haute Marne et l’Aube ; divisés en quatre corps, les deux premiers venaient de franchir la Marne, quand Napoléon, qui remontait cette rivière depuis Châlons, avait rencontré à Saint-Dizier les têtes de colonne des deux derniers corps. Ceux-ci, arrêtés dans leur marche par Duhesme, s’étaient hâtés de rétrograder. Les poursuivrait-il dans leur retraite, de manière à compléter leur isolement et à les détruire, ou bien, gagnant de vitesse les deux premières colonnes de Blücher, essayerait-il d’occuper Troyes avant que l’ennemi y eut paru, et d’empêcher ainsi la jonction des deux généraux alliés ? L’Empereur se décida pour ce dernier parti. Les régiments français qui avaient déjà dépassé Saint-Dizier furent rappelés, et toute l’armée, traversant la forêt du Der, parvint, malgré la pluie et le mauvais état des chemins, à atteindre Montier-en-Der le lendemain au soir 28. Le 29, au point du jour, Napoléon se remit en marche pour Brienne, et, dès huit heures du matin, il rencontra, à quelque distance de cette ville, dans les bois de Maizières, les éclaireurs des deux premiers corps de Blücher, qui, bien que séparé de la moitié de son armée, n’en avait pas moins continué de marcher à la rencontre de Schwartzenberg. Averti de l’approche des Français, le général prussien fit aussitôt occuper Brienne, concentra la plus