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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/223

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— 1814 —

aux populations envahissantes ou envahies que leurs souverains, en faisant peser sur elles les lourdes charges de la guerre, voulaient seulement arriver à une paix honorable. Si M. de Metternich, après avoir annoncé, le 10 décembre, à notre ministre des relations extérieures, « qu’on lui indiquerait ultérieurement le jour de l’ouverture des conférences, » était resté complétement silencieux, Napoléon, à son tour, n’avait pas fait la moindre tentative pour avancer la négociation. Tout le mois de décembre s’était écoulé sans aucune démarche des deux parts ; et c’est seulement après la levée de boucliers du Corps législatif, et quand il connut le passage du Rhin par les deux armées de Silésie et de Bohême, que Napoléon avait enfin fait partir le duc de Vicence, dans le but d’activer l’ouverture du congrès. Caulaincourt était arrivé, le 6 janvier, à Lunéville, où le manque de sauf-conduits nécessaires pour aller plus loin l’avait obligé de s’arrêter. Le même jour, il écrivit à M. de Metternich pour lui demander la réponse promise par sa lettre du 10 décembre précédent. Le ministre autrichien lui répondit, le surlendemain 8, qu’il n’avait pas écrit plus tôt parce que lord Aberdeen, seul représentant officiel de l’Angleterre près de l’Alliance, était sans pouvoirs suffisants pour traiter ; « mais, ajoutait-il en gardant le silence sur la protestation de la cour de Londres contre les bases convenues, on attend, d’un moment à l’autre, le ministre des affaires étrangères lui-même, lord Castlereagh. L’Empereur, mon auguste maître, et le roi de Prusse, disait en terminant M. de Metternich, me chargent de prévenir Votre Excellence qu’elle recevra, le plus tôt possible, une réponse à la proposition de se rendre au quartier général des souverains alliés. » Les coalisés s’avançaient alors, sans éprouver, pour ainsi dire, de résistance, jusqu’au centre du territoire ; la réponse promise ne vint donc pas, et, le 26 janvier, le duc de Vicence attendait encore aux avant-postes, lorsque la nouvelle du départ de Napoléon de Paris (le 25),