Aller au contenu

Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
— 1814 —

Autrichiens, depuis l’avant-veille, était presque une déroute : une partie de leurs bagages gagnaient déjà les passages des Vosges ; la garde russe se retirait sur Langres ; le quartier général allié était reporté à Colombé-les-Deux-Églises, à huit lieues au delà de Bar-sur-Aube, et les souverains étaient, de leur personne, à Chaumont. En six jours, Schwartzenberg avait reculé de près de soixante lieues.

Le 23, l’Empereur arriva enfin devant le chef-lieu du département de l’Aube. Les portes étaient fermées et barricadées ; les Russes occupaient encore la ville. Après un combat de quelques heures, dans lequel les Français ménagèrent cette vieille cité, Napoléon consentit à suspendre son attaque, afin de donner à l’ennemi le temps de se retirer ; il voulait sauver Troyes. Les Russes profitèrent de cette généreuse tolérance : leur dernier peloton sortait par une des portes, le lendemain 24, au même moment, où l’avant-garde française entrait par la porte opposée.

Les Alliés étaient restés maîtres de Troyes pendant trois semaines. Le séjour des souverains dans cette ville fut marqué par un incident qui mérite quelques détails ; car il fut le premier symptôme public, la première révélation d’un sentiment favorable à la restauration des Bourbons.