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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/281

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— 1814 —

gnie entière de cavalerie montée et équipée. Son maire, M. Lynch, organe habituel de ces témoignages de fidélité, avait reçu plusieurs preuves pécuniaires de la satisfaction de Napoléon, qui en avait fait, en outre, un chevalier de la Légion d’honneur et un comte de l’Empire. Il était difficile, au reste, d’aller plus loin que M. Lynch dans l’expression de son admiration pour la personne de l’Empereur et de son attachement à la dynastie impériale. Le 27 novembre, accourant aux Tuileries, au retour de Napoléon après le désastre de Leipsick, il s’écriait : « Napoléon a tout fait pour les Français ; les Français feront tout pour lui ! » Le 29 février 1814, à l’occasion d’une remise de drapeaux à la garde nationale bordelaise, il rappelait à ses administrés « leurs devoirs envers leur auguste souverain ; » il traitait de téméraires les armées qui avaient envahi notre territoire, et promettait, « si le danger s’approchait de Bordeaux, de donner l’exemple de la fidélité et du dévouement. » Nous le répétons : c’était le 29 février que M. Lynch tenait ce langage, et l’avant-veille, 27, ébranlé par la crainte du triomphe des Alliés, ébloui par les récompenses promises à son concours, ce magistrat municipal avait concerté avec M. Taffard de Saint-Germain, commissaire royal pour la province de Guienne, l’envoi de MM. de la Rochejaquelein et Bontemps-Dubarry au quartier général de Wellington. Ces messieurs devaient solliciter l’occupation de Bordeaux par un corps de troupes anglaises que le duc d’Angoulême accompagnerait. La mission fut acceptée et remplie. Wellington débuta par un refus. Les envoyés bordelais revinrent opiniâtrément à la charge. Leur persistance, l’espoir surtout de s’emparer sans coup férir d’un de nos premiers ports commerciaux, finirent par triompher des répugnances du général anglais. Le 7 mars, 15,000 hommes, commandés par lord Beresford, partirent pour Bordeaux. Les quelques compagnies de dépôt composant la garnison de cette ville, réunies aux différents détachements disséminés dans toute