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Page:Vaulabelle - Histoire des deux restaurations jusqu’à l’avènement de Louis-Philippe, tome 1.djvu/300

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— 1814 —

de la journée à la Ferté-Gaucher, ils trouvèrent la ville occupée par le corps d’armée du Prussien Kleist, détaché la veille pour leur couper la retraite et qui barrait la grande route de Coulommiers. Le lendemain, une nouvelle lutte, effort désespéré, ouvrit à nos soldats les chemins de Rosoy et de Brie-Comte-Robert, où ils arrivèrent le 28, sans être poursuivis. Le même jour, le gros des troupes alliées, qui avaient continué de descendre la rive gauche de la Marne, passait sur la rive droite par le pont de Triport, chaque régiment musique en tête, et s’emparait de Meaux.

À cette dernière nouvelle, le roi Joseph se hâta de convoquer aux Tuileries tous les membres du conseil de régence. Ce conseil, nommé lors du départ de l’Empereur pour l’armée, comptait seize membres, non compris l’Impératrice : il était ainsi composé : l’Impératrice, le roi Joseph, les princes Cambacérès, Lebrun et de Talleyrand ; les ducs de Massa (Régnier), président du Corps législatif ; de Gaëte (Gaudin), ministre des Finances ; de Rovigo (Savary), ministre de la police ; de Feltre (Clarke), ministre de la guerre ; de Cadore (Champagny) ; les comtes Mollien, ministre du Trésor ; Montalivet, ministre de l’intérieur ; Daru, Boulay (de la Meurthe), Regnault de Saint-Jean-d’Angély, Defermon et Sussy.

Lorsque tous ces personnages furent réunis, Marie-Louise prit place comme présidente, ayant Joseph à sa droite, Cambacérès à sa gauche ; et ce dernier, au nom de la régente, posa cette question : L’Impératrice et le roi de Rome doivent-ils rester à Paris ou se retirer à Blois ?

Joseph s’empressa d’opiner pour le départ : appuyé avec chaleur par Cambacérès et par Clarke, il fut combattu par le duc de Cadore, qui remplissait les fonctions de secrétaire du conseil, et par MM. Boulay (de la Meurthe) et de Talleyrand. Le conseil se trouva d’abord partagé : l’ex-consul Lebrun, le duc de Massa, MM. Montalivet, Sussy et Regnault de Saint-Jean-d’Angély, s’étaient rangés à l’avis des premiers ; les ducs