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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/154

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poèmes, iiie série


Rien n’est plus clair que de sentir sur soi,
Quelqu’une au delà de la vie,
En qui l’on ait croyance et foi

Et que l’on sente ardente et toute entière
Penchée, à chaque instant, sur soi,
Comme une main, avec de la lumière…

Aussi la vois-je aller, passer, venir,
Me doucement frôler, avec sa robe.
Et me fixer, avec des yeux de souvenir.

Elle conduit mes doigts qui lui écrivent
Ces vers pleins d’elle, afin qu’ils soient
De blancs chemins, où ses pensers me suivent.


Je lui confesse tout, comme autrefois,
Bien qu’elle sache aujourd’hui tout, d’avance,
Et qu’elle entende l’âme, avant la voix.