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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/75

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les villages illusoires

Et surgissaient avec, au fond de leurs serrures,
Le bien gardé secret des superbes luxures.

Le valet blond comprit, dès cet instant, toute sa vie,
Et que cette heure ne serait
D’aucune autre heure, désormais,
Pour lui-même, suivie.

Avec ses mains qui ne la sentaient pas,
Avec ses yeux qui ne la voyaient pas,
Avec son cœur aveugle et fou,
À mots fervents, à deux genoux,
Il adorait la pourriture
De celle, hélas ! qui lui serait l’extrême amour,
Et qui vivait ! puisque son corps voyait le jour,
Puisqu’il avait vaincu sa sépulture,
Et qu’elle était, comme autrefois, à ses côtés.

Il se penchait, sur l’oreiller fêté,
Au guet d’une ancienne parole
Et répondait, comme s’il l’entendait.
Le front lui paraissait orné d’une auréole,