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Page:Verhaeren - Poèmes, t3.djvu/89

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les villages illusoires


L’empoisonnement vert de la pure fontaine
De diamant, où boit la conscience humaine
Et puis, malgré tant de serments et de promesses,
À ceux que l’on redoute ou bien que l’on oppresse,
Le recommencement toujours de la même détresse.

Le forgeron sachant combien
On épilogue, autour des pactes,
Depuis longtemps, ne dit plus rien :
L’accord étant fatal au jour des actes ;
Il est l’incassable entêté
Qui vainc ou qu’on assomme ;
Qui n’a jamais lâché sa fierté d’homme
D’entre ses dents de volonté ;
Qui veut tout ce qu’il veut si fortement,
Que son vouloir broierait du diamant
Et s’en irait, au fond des nuits profondes,
Ployer les lois qui font rouler les mondes.

Autour de lui, quand il écoute
Tomber les pleurs, goutte après goutte,
De tant de cœurs, moins que le sien
Tranquilles et stoïciens,