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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/100

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du royaume[1], car comme la royne fust grosse, et l’en ne sceust quel enfant elle devoit avoir, si n’i avoit celi qui osast à soy appliquier le non de roy ; mais seulement estoit question auquel, tant comme plus prochain, devroit estre commis le gouvernement du royaume[2]. Si fu deliberé que audit Phelippe apparte-

  1. Sur cette assemblée, voir Henri Hervieu, Recherches sur les premiers États généraux, Paris, E. Thorin, 1879, in-8o, p. 179 à 189 ; Prétendus États généraux de 1328.
  2. Dans le ms. fr. 17270, fol. 377 vo, on a une leçon différente après gouvernement du royaume. « Meismement, comme ou royaume de France, femme personelment ne succède pas au royaume, si disoient les Englois qui presens estoient, pour le roy d’Engleterre tant comme le plus prochain et nepveu du roy Charles debvoit venir le gouvernement du royaume et meismement le royaume, se la royne n’avoit hoir masle et non pas à Phelippe de Valois qui n’estoit que cousin germain. Dont pluseurs docteurs en droit canon et civil, qui presens estoient, furent de l’oppinion que à Edouart appartenoit le gouvernement comme le plus prochain. Adonques fu argué à l’encontre de ceulz qui pour le roy d’Engleterre là estoient, et contre l’oppinion d’aucuns docteurs, et leur fu dit que la prochaineté que le roy d’Engleterre se disoit avoir ou royaume de France, ne lui venoit mais que de par sa mere, laquelle avoit esté fille du roy Phelippe le Bel ; et la coustume de France toute commune est que femme ne succède pas ou royaume de France, non obstant que elle soit la plus prochaine en lignage. Et encore fu argué qu’il n’avoit onques esté veu ne sceu que le royaume de France eust esté sousmis au gouvernement du roy d’Engleterre ; et meismement que ledit roy d’Engleterre est homme et vassal du roy de France, et tient de lui grant partie de la terre que ledit roy d’Engleterre a par deça la mer. Ces raisons oyes et pluseurs autres par lesquelles le roy d’Engleterre ne devoit pas venir au gouvernement ne au royaume, non obstant qu’il fust le plus prochain de par femme au roy Charles, il fu conclus par aucuns des nobles et especialment par messire Robert d’Artois, si comme l’en dist, que à Phelippe de Valois, filz de