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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/168

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evesque, afin qu’il peust avoir dissencion entre eulz, selonc ce que plusseurs le disoient et affermoient. Si avint que les ii parties commencierent à faire moult grans semonses l’un contre l’autre. C’est à savoir le roy de Boème, l’evesque du Liege, le conte de Haynau et Jehan de Haynau frere dudit conte, le conte de Guerles et plusseurs grans personnes d’Alemaigne, touz lesquiex estoient de la partie au conte de Flandres ; et pour l’autre partie estoient le roy de Navarre, le conte d’Alençon frere du roi de France, le conte de Bar, le conte d’Estampes, lesquiex estoient pour le duc de Brebant. Et le roy de France estoit mediateur tant d’une partie comme d’autre ; lequel, par la grâce de Dieu et par la grant diligence qu’il y mist et par le conseil des preudeshommes, il les mist à acort[1].

Item, en cel an avoit envoié le roy de France par devers le roy d’Angleterre, en message, messire Raymon Saquet[2] evesque de Therouene et messire Ferri de Piquegni[3] ; mais onques ne porent besoignier au roy d’Angleterre, ains s’en partirent sanz riens faire.

Item, en cel an meismes, avoit i baron en Escoce que on appelloit Marcueil le Flamenc, qui gardoit i chas-

  1. Le 27 août 1334, Philippe VI retint en sa garde la ville de Malines tant que durerait le litige (Kervyn de Lettenhove, op. cit., p. 158).
  2. Raimond Saquet, qui, en 1328, se trouvait parmi les clercs du roi (Bibl. de l’Éc. des chartes, 1894, p. 599), fut nommé évêque de Thérouanne le 22 octobre 1334, puis fut transféré au siège archiépiscopal de Lyon le 10 février 1356 et mourut le 14 juillet 1358.
  3. Ferri de Piquigny avait été déjà envoyé en Angleterre en 1333. Cf. Rymer, t. II, 2e part., p. 860, lettres de sauf-conduit d’Édouard III, du 29 avril 1333.