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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/243

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Et si sainte creature comme il est, aura LX femmes vierges en nostre saint paradis.

Pourquoy nous te mandons, sus la cremeur de nostre espée, que tu y voises atout le pooir deçà la mer et delà la mer, aveques tout le pooir de la terre des Sarrazins, de la terre de Caphandes, de la terre de Bellemarine, de la terre des Rosciens, de la terre de Privileges, de la terre des Tartars, de la terre de Trifuge, de la terre de Monclers, et tresperce la terre des crestiens et par mer et par terre. Et te commandons sus le povoir de nostre loy que tu ne tardes la besoigne encommenciée jusques atant que toute la terre soit destruite. Et aveques tout ce, nous ottroions à noz religieux Alphages qu’il puissent preeschier et donner pardons ou nom de nous. Et touz ceulz qui contre les crestiens iront aront pardon de leurs pechiez, chascun pour li et pour XI personnes de son linage quiex qu’il vouldra eslire. Si en lieve ma main au ciel et jure par nostre sainte loy, que ceulz qui yleques seront mors, resusciteront au tiers jour et demourront permenablement aveques leurs femmes et aveques Mahommet, et yleques mengeront burre, miel et lait, et aura chascun VII femmes vierges, et en ceste foy seront sauvez. Et ceulz qui seront trouvez fermes en ceste foy, et qui contre lesdiz crestiens ne pourront aler en propre personne, donront de leurs biens à ceulz qui vouldront passer, il aront le plain pardon aussi avant comme les autres combateurs. Et recommant à toy, honnorable et puissant, les herbes paissant, beuvant les yaues de la mer, que tantost te lieves sanz delay aveques tout le pooir dessus dit, et va à Gibaltaire nostre honnorable chastel, et de là passe la mer, et te