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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/331

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Vert, comme dessus est escript, ne savoient riens de tout ce qui estoit fait en l’ost du duc, car il estoient assez loing de l’ost du duc, et estoit la riviere et la ville de la Roche Derian entre eulz et l’ost du duc de Bretaigne, et attendoient de jour en jour ledit messire Thomas car il devoit venir de celle partie ; et pour ce leur avoit commandé ledit duc, que pour nulle chose il ne se partissent du lieu où il estoient, et leur disoit le duc : « Se messire Thomas Dagorn vient par devers nous, nous le pourrons bien avoir sanz aide de autrui ; mais s’il va par devers vous, à paine le pourroiz avoir sanz aide. »

Endementres que le duc et le visconte de Quoetmen se combatoient et pluseurs autres Bretons bretonnans qui aveques eulz estoient, le duc ne sceut riens du fait de la bataille qui avoit esté entre ceulz de sa partie et ceulz qui estoient issus de la ville et du chastel de la Roche Derian, jusques atant qu’il en y eust plusseurs de sa partie mors ; et administrerent ceulz qui estoient issus de laditte ville et du chastel haches et armeures plusseurs aus Anglois qui celle nuit avoient esté ii foiz desconfiz ; desquelles armeures et haches il occistrent plus de la moitié de l’ost des Bretons. Et y moururent des barons ; c’est assavoir le viscomte de Rochan[1], l’un des plus riches hommes de Bretaigne ; le seigneur de Derval, le seigneur de Quintin et monseigneur Guillaume son filz ; et messire Jehan son autre filz si ot le nés copé ; le seigneur du chastiau de Brience[2], le seigneur de Rogé[3] ; messire Geffroy de

  1. Rochan, Rohan.
  2. Chastiau de Brience, Châteaubriant.
  3. Rogé, Rougé.