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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/106

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LA CHASSE RÉCALCITRANTE

Chacune d'elles payait une redevance au souverain. Les marchands de fromage avaient leurs baraques au Marché-au-Fromage ; les marchands de grains avaient les leurs au Pondelmerct (rue du Marais) et les marchands de vin en gros, Volderstraet (rue du Lombard).

C'est « en tête de la nef de l'église de Saint-Nicolas » que s'élevait autrefois le Beffroi de Bruxelles. Son origine est inconnue. Cité pour la première fois en 1229, on croit qu'il fut construit au commencement du XIIIe siècle. « La partie inférieure de la tour formait un bâtiment en pierres, massif, quadrilatéral, couronné par une balustrade richement découpée ; une petite porte donnait accès dans l'intérieur… Sur les côtés, deux tourelles servant de cage d'escalier, conduisaient aux étages supérieurs qui avaient une forme octogone, offraient deux rangées de seize ouvertures en lancettes et supportaient un petit toit à quatre pans surmonté d'une croix. »

Le beffroi servit primitivement de lieu de réunion aux membres du magistrat ; on y conserva les machines de guerre, le sceau de la commune[1] et

  1. Le plus ancien sceau de Bruxelles date de 1135. Il est ovale et représente saint Michel auréolé, revêtu d'un long manteau, les ailes deployées, tenant en main une fleur de lys (?) avec ces trois lettres : ... LIS (Michaelis, Michel). Il conserve à peu près cet aspect jusqu'au XVIe siècle. Depuis lors, saint Michel est représenté terrassant le