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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/121

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LÉGENDES BRUXELLOISES

tout formant un ensemble chatoyant où étincelaient les écharpes de soie de toutes couleurs, les costumes éclatants, les chapeaux aux plumes blanches, bleues ou rouges. Les kersse étaient surmontées d'un moulin, d'un navire, d'un pot d'étain, de gants, d'arbres à fruits en miniature, de vases dorés, de poissons ou d'autres objets encore ; successivement défilaient les placqeurs, les crobilleurs, les savatiers, les cordouaniers, les cinturiers, les tondeurs de draps, les faiseurs de passeman, les couvreurs de tuiles, les esporonniers, les armoyeurs, les faiseurs de flacons de cuir, les estainniers, les faiseurs de payelles, les mouliniers, les boulangiers, les frippiers et faiseurs de luth, les cousturiers, les orphèvres, les poissonnières de poison (sic) salé, les boucheurs et bien d'autres[1] Puis venaient les chars, les bêtes horribles, les diables, saint Michel, le clergé. Imaginez enfin le bruit des tambours et des trompettes, les décharges d'arquebuse, l'éclat des armes étincelantes, lances, arbalètes, hallebardes, les cuirasses brillantes, les étendards des serments flottant au vent ; et tout autour de la Grand'Place une multitude avide de voir, d'entendre : les fenêtres de l'hôtel de ville et

  1. Voir au musée ancien le tableau de Van Alsloot, La Procession de Sainte-Gudule à Bruxelles, avec les nombres qui « signifient. combien. de. maistres. il. y. at. en. chascun. mestier ».