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Page:Victor Devogel - Légendes bruxelloises, 1903.pdf/122

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L'OMMEGANG

de la Maison du Roi garnies de velours rouge ; celles de toutes les autres demeures du Marché envahies par un nombre inouï de personnes ; le monde se tenant jusque sur l'auvent des maisons, encore en bois à cette époque ; les façades ornées de tentures et de branchages. Ajoutez à cela les acclamations enthousiastes de la foule, les cris de joie, les battements de mains ; semez sur cet ensemble étincelant de couleur et de vie, la lumière ardente d'un brillant soleil – et dites-mois si vous avez jamais rêvé plus beau spectacle !

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Le Ier avril 1549, Philippe II fit son entrée dans Bruxelles. Il fut reçu avec pompe. Cortèges, tournois, cérémonies religieuses, cadeaux princiers, rien ne manqua à cette réception qui fut l'une des plus belles que la ville réserva jamais à ses souverains. Qui eût dit alors que trente ans plus tard, ce même prince, reçu d'une manière toute royale, serait exécré par cette même population qui ne reculait devant rien pour le satisfaire ! Les fêtes durèrent longtemps et, vers la mi-juin, la cour fut invitée à se rendre à l'hôtel de ville pour voir passer l'Ommegang. Les souverains, les seigneurs, les dames, toute la noblesse prirent place au balcon de la maison commune.