Aller au contenu

Page:Vigny - Œuvres complètes, Poésies, Lemerre, 1883.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Quand, roulé sur la pierre et touché par la foudre,
Sur sa tombe immobile, il fut réduit en poudre.

Mais sur le mont Arar l’Ange ne venait pas ;
L’eau faisait sur les rocs de gigantesques pas,
Et ses flots rugissants vers le mont solitaire
Apportaient avec eux tous les bruits du tonnerre.

Enfin le fléau lent qui frappait les humains
Couvrit le dernier point des œuvres de leurs mains ;
Les montagnes, bientôt par l’onde escaladées,
Cachèrent dans son sein leurs têtes inondées.
Le volcan s’éteignit, et le feu périssant
Voulut en vain y rendre un combat impuissant ;
A l’élément vainqueur il céda le cratère,
Et sortit en fumant des veines de la terre.